La consommation durant la grossesse

Natacha Guilbault
5 mars 2018
6 min de lecture

Introduction

La consommation de drogues et d’alcool amènent des conséquences sur les personnes qui les consomment. Par ailleurs, cette consommation s’avère néfaste pour les enfants. Une femme qui consomme durant sa grossesse peut entraîner des effets néfastes sur le fœtus et sur la vie future du bébé. De plus, il est important de faire de la prévention à ce niveau, surtout en lien avec le cannabis qui sera légalisé en juillet 2018. Cependant, il faut faire attention, car il semble que le cannabis est rarement consommé seul, alors les recherches sont limités quant aux impacts spécifiquement liés au cannabis. (Lecompte, J. 2002) Le cannabis est tout de même la substance qui est la plus consommées durant la grossesse. (Porath-Waller Amy J., 2015)

Effets du cannabis

Période prénatale

L’exposition prénatale au cannabis peut amener diverses conséquences sur le développement du futur enfant. De ce fait, il semble qu’il puisse y avoir une altération du développement cognitif et du rendement scolaire. (Porath-Waller Amy J., 2015) Les effets de cette exposition précoce peuvent également apparaitre à travers le comportement. Ces conséquences sont entre autre les suivantes : trouble de l’attention, hyperactivité, impulsivité, probabilité plus élevée de délinquance à l’adolescence. (Porath-Waller Amy J., 2015)

Les premières années de vie

Les premières années de vie du jeune enfant peuvent également être affectées par la consommation de cannabis de la mère, lors de la grossesse. Un exemple est qu’une consommation régulière peut diminuer le temps de sommeil du nouveau-né. (Lecompte, J. 2002) En outre, ces problèmes peuvent perdurer jusqu’à l’âge de trois ans. (Lecompte, J. 2002) Une autre des conséquences qu’il est possible d’observer est que les pleurs et les cris du jeune ont une intensité plus forte que ceux des bébés qui n’ont pas été exposés à la consommation de leur mère. (Lecompte, J. 2002) Il arrive que le nourrisson ayant été exposé présente des symptômes de sevrage tels que des trémulations, des sursauts et les réflexes de Moro accentués et persistants, durant les premières semaines de vie (Lecompte J. 2002)

L’enfance

L’enfance de ces bébés est également affectée par la consommation de cannabis. Il est important de faire attention à nos habitudes de vie, car cela a des impacts non seulement dans notre vie, mais aussi dans celle d’un nouveau petit être. Selon, Porath-Waller Amy J., « à partir de trois ou quatre ans, les enfants dont les mères avaient consommé beaucoup de cannabis durant la grossesse présentaient des altérations de la mémoire, des aptitudes verbales et perceptives et du raisonnement verbal et visuel ». En d’autres mots, ces enfants exposées aux substances psychoactives ont des paramètres de croissances inférieurs à ceux des autres. (Lecompte, J. 2002)

Selon une étude, les enfants de six ans dont les mères on consommé au moins un joint de marijuana par jour subissent des conséquences telles qu’une altération du raisonnement quantitatif et verbal et de la mémoire à court terme. (Porath-Waller Amy J., 2015) De plus, ces mômes auraient deux fois plus de chances d’avoir un comportement délinquant, durant leur adolescence. (Porath-Waller Amy J., 2015) Il y aurait plus de symptômes de dépressifs et anxieux chez les enfants dont la mère n’était pas abstinente. La consommation de cannabis a également un effet négatif sur le lien d’attachement entre le parent et son enfant, car les deux sont moins souriants et le parent peu avoir plus de difficulté avec son nouveau rôle. Selon Stop-Cannabis, vers l’âge de six ans se développent parfois des troubles de l'attention, de la mémoire et de l’hyperactivité avec ou sans impulsivité.

Adolescence

Durant la période de l’adolescence, il semble qu’il puisse apparaître ubne certaine vulnérabilité des fonctions visuo-cognitives. (Porath-Waller Amy J., 2015) En outre, ayant eu des expositions faible à modérée au cannabis, pendant la période prénatale, les jeunes de 16 ans, des déficits dans la vitesse de traitement de l’information, le transfert inter hémisphérique de l’information et la coordination visuo-motrice. (Porath-Waller Amy J., 2015) Le risque que l’adolescent consomme est également plus élevé lorsqu’un parent consomme, car cela peut être plus banalisé. (Stop-Cannabis, (N/D)

Effets de l’alcool

Le cannabis est une substance qui est souvent consommées, mais l’alcool l’est également. Cela fait également partie des trois substances les plus consommées au Canada. En effet, l’alcool passe rapidement du sang de la mère à celui de son bébé intra-utérin. Les organes du fœtus sont en développement ce qui les rend très vulnérables. (Éduc’Alcool, 2008)

Période prénatale

Durant la période prénatale, il y a des risques d’avortements spontanés,, de malformations, de retard de croissance et de déficience intellectuelle. Cela augmente avec la quantité d’alcool consommé et la fréquence de consommation. (Éduc’Alcool (2008)

Les premières années de vie

Lors de sa naissance, le nourrisson peut présenter des caractéristiques particulières au visage et plus particulièrement au niveau du nez, de la bouche et des yeux. De plus, ceux-ci réagissent plus faiblement aux stimuli visuels et auditifs que les autres enfants. (Lecompte, J. 2002) Il est préférable d’éviter de consommer de l’alcool durant l’allaitement, car le bébé absorbera l’alcool qui est présent dans le corps de la femme. (Éduc’Alcool, 2008)

Le syndrome de l’alcoolisme fœtal peut également être une grave conséquence de la consommation d’alcool, durant la grossesse. Le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) est un trouble courant mais encore peu souvent diagnostiqué. Il serait fortement recommandé d’envoyer rapidement en consultation les femmes enceintes qui sont incapables d’arrêter de boire. (Comité de santé des Premières nations et des Inuits, 2002) En cas d’exposition à l’alcool intra-utérin un diagnostic de SAF peut être envisagé lors de la présence d’un retard de croissance, de certaines anomalies faciales touchant la lèvre supérieure et les yeux et d’anomalies neurodéveloppementales. . (Comité de santé des Premières nations et des Inuits, 2002) Il semble « que la variabilité des lésions cérébrales découle de différences dans la quantité d’alcool consommé, le cycle et le moment de la consommation ou la capacité génétique de la mère à métaboliser l’alcool. » (Comité de santé des Premières nations et des Inuits, 2002) Les conséquences les plus destructives sont au niveau neurodéveloppemental. Cela est associé à l’effet de l’alcool sur le système nerveux central. La dysfonction de ce système peut influencer plusieurs sphères de la vie telles que sur l’intelligence, l’activité, l’attention, l’apprentissage, la mémoire, le langage, les aptitudes motrices et le comportement. Les caractéristiques décrites ci-dessus ne sont pas toujours observables lors de la naissance, car plusieurs manifestations de l’exposition du fœtus à l’alcool apparaissent plus tard. (Comité de santé des Premières nations et des Inuits, 2002) Tout au long de la petite enfance, d’autres signes comportementaux deviennent évidents, comme un retard du développement moteur et du langage. (Comité de santé des Premières nations et des Inuits, 2002)

Solutions de rechange à la consommation

Il existe plusieurs raisons de consommer. Par contre les solutions de rechange sont également nombreuses. Personnes n'est mieux placé que soi-même pour savoir ce qui nous amène à consommer et pour trouver les moyens afin de diminuer ou cesser de consommer. (Sobriété Canada, (N/D)

Voici une liste de solutions de rechange proposée par Sobriété Canada ;

Faire des activités dans lesquelles on peut se sentir utile, faire partie d'un groupe organisé (ex : chorale, club social, sport d'équipe),
Participer des activités permettant de se divertir ou de développer son potentiel.
faire partie d'un autre groupe où la consommation ne sera pas un critère d’acceptation
Participer à des activités qui encouragent l'expression (ex. : activités de groupes où les interactions sont nombreuses, sessions de croissance personnelle).
Profiter de moments de détente (ex. : marche, boissons calmantes); dépenser son trop-plein d'énergie; faire des activités visant l'équilibre intérieur (yoga, méditation).
Réagir, faire partie d'un groupe d'entraide, se confier à une personne compétente ; se permettre aussi de se détendre et de se changer les idées à travers cette démarche.
Demander de l’aide à des professionnels

Enfin, le parent toxicomane doit être encouragé et valorisé dans l’apprentissage de son nouveau rôle pour ainsi favoriser le lien d’attachement avec son enfant. (Lecompte, J. 2002)

Médiagraphie

Comité de santé des Premières nations et des Inuits, Société canadienne de pédiatrie, Comité de la santé des Premières nations, des Inuits et des Métis, Paediatr Child Health, (2002). Le syndrome d’alcoolisation fœtale. [En ligne] https://www.cps.ca/fr/documents/position/syndrome-alcoolisation-foetale

Éduc’Alcool (2008). La grossesse et l’alcool en questions. [En ligne], http://educalcool.qc.ca/alcool-et-vous/famille/la-grossesse-et-lalcool-en-questions/#.Wjl-qVXiYnQ

Lecompte Jocelyne, Perreault Élaine, Venne Marielle, Lavandier Karine-Alexandra , (2002), Impacts de la toxicomanie maternelle sur le développement de l’enfant et portrait des services existants au Québec . [En ligne], www.toxquebec.com/rtecontent/.../65_Impacts_de_la_toxicomanie_maternelle_.pdf

Porath-Waller Amy J.(2015). Dissiper la fumée entourant le cannabis Effets du cannabis pendant la grossesse. [En ligne] http://www.ccdus.ca/Resource%20Library/CCSA-Cannabis-Maternal-Use-Pregnancy-Report-2015-fr.pdf

Stop-Cannabis ( N/D) . Cannabis et grossesse : Quel risque pour l’enfant ?[En ligne], https://www.stop-cannabis.ch/cannabis-et-grossesse